Huiles, produits cosmétiques, boissons alcoolisées, sucreries, tisanes… le cannabidiol (CBD) est vendu sous toutes les formes. Issue du chanvre, cette substance non addictive – contrairement au tétrahydrocannabinol (THC), un psychotrope consommé pour ses propriétés récréatives – est utilisée à des fins de bien-être. Toutefois, elle « peut induire des effets indésirables », rappelle l’Académie nationale de médecine, dans un communiqué publié le 8 décembre.
🔴COMMUNIQUE #Cannabidiol : ce que vous devez oser demander et savoir
Dans le #corps #humain, le #CBD se lie à plusieurs dizaines de récepteurs différents, notamment ceux de la sérotonine et de la dopamine, et à des acides aminés excitateurs et inhibiteurshttps://t.co/kzGkwWjZfN pic.twitter.com/zlluMBsQx0— Académie de médecine de France (@acadmed) December 8, 2022
Une réglementation à part
Pour pouvoir être commercialisés, les produits à base de CBD doivent renfermer moins de 0,3 % de THC. Même s’ils contiennent un psychotrope – bien qu’en quantité limitée –, ils ne relèvent pas de la réglementation des stupéfiants. Il est donc possible pour le consommateur de conduire un véhicule après son utilisation, par exemple. Il n’est pas non plus classé parmi les substances dopantes, mais un sportif peut malgré tout être testé positif au THC (selon la fréquence de prise et la quantité consommée).
Le CBD est utilisé par le grand public pour soulager l’anxiété, le stress ou la douleur, pour améliorer le sommeil et, parfois, pour aider au sevrage du cannabis. Les mentions « cannabis light », « cannabis légal » ou « cannabis bien-être » sont ainsi affichées par les industriels. « Cependant, l’arrêté du 30 décembre 2021 indique que les produits contenant du CBD ne peuvent, sous peine de sanctions pénales, revendiquer des allégations thérapeutiques, à moins qu’ils n’aient été autorisés comme médicament », précise l’Académie.
Des effets encore méconnus
La recherche n’a pas encore confirmé les éventuels bienfaits du CBD, ni écarté un éventuel effet placebo. « En dehors d’une utilisation en thérapeutique adjuvante à dose élevée dans des épilepsies pharmacorésistantes les preuves scientifiques d’un intérêt thérapeutique de l’usage du CBD seul manquent », confirme l’Académie de médecine. Toutefois, comme toute substance active, on sait qu’elle engendre des effets indésirables dont la fréquence augmente en fonction de la dose : troubles digestifs, toxicité hépatique, somnolence, fatigue. Il existe par ailleurs un risque d’interaction avec de nombreux médicaments. Le CBD peut en effet provoquer une hausse des concentrations sanguines de certains traitements et donc, engendrer une augmentation des effets indésirables.
Mieux informer les consommateurs
Pour mieux faire connaître les effets indésirables liés au CBD, l’Académie nationale de médecine a émis des préconisations. Elle recommande ainsi de préciser, sur les emballages des produits en contenant, les risques d’interactions médicamenteuses, ceux liés à la conduite automobile ou au fait d’avoir un test positif au THC, mais également d’indiquer la procédure pour déclarer un effet secondaire.
Elle souhaite aussi informer sur la dose en milligrammes de CBD consommée à chaque prise. Si celle-ci dépasse 50 mg/jour et si le consommateur suit un traitement, elle conseille de consulter au préalable un professionnel de santé (médecin, pharmacien) afin de rechercher de possibles interactions. Dans tous les cas, la prise de CBD ne doit jamais conduire à un arrêt des traitements médicamenteux.
Enfin, l’institution estime que des travaux scientifiques doivent être menés pour explorer « l’hypothèse que la consommation de CBD fumé puisse constituer une incitation comportementale à l’usage de la cigarette (de tabac ou de cannabis) ».