Les femmes de plus de 40 ans qui ont un enfant sont de plus en plus nombreuses, c’est ce que révèle la dernière étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), publiée le 10 janvier. En 2019, en France (hors Mayotte), 42 800 bébés sont nés de mères qui ont passé la quarantaine, ce qui représente 5,7 % des naissances. Ces femmes ont le plus souvent 40 ans (une sur trois) ou 41 ans (une sur quatre). « Le taux de fécondité est de 3,5 enfants pour 100 femmes à 40 ans, de 2,5 à 41 ans, de 1,8 à 42 ans, etc., soit 10,2 enfants de 40 à 50 ans au total », précise l’Insee avant d’ajouter : « Toujours dans les conditions de 2019, 100 femmes auraient au total 2,6 enfants avant 20 ans, 74,3 enfants entre 20 et 29 ans et 97,8 enfants entre 30 et 39 ans. »
Un taux qui fluctue au fil de l’histoire
Cette fécondité, considérée comme tardive, et qui aujourd’hui atteint des sommets, a beaucoup évolué depuis le début du XXe siècle. Des années 1920 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, elle n’a cessé de diminuer. « Puis, pendant la guerre, la fécondité des femmes âgées de 40 à 50 ans, peu séparées de leurs époux, est passée de 9,4 enfants pour 100 femmes de ces âges en 1939 à 12,7 enfants en 1945, soit une hausse de plus d’un tiers », indique l’Insee. A l’issue de cette période, la fécondité tardive a de nouveau baissé. « Le baby-boom – période de fécondité particulièrement élevée de 1946 à 1964 – a été porté en ses débuts par les femmes de tous âges avant de l’être uniquement par celles de moins de 35 ans », explique l’institut. À partir du milieu des années 1980, le nombre de mères de plus de 40 ans augmente progressivement. « Cette hausse ininterrompue se poursuit après 2012 alors même que la fécondité diminue avant 34 ans », constate l’Insee. La hausse de l’âge moyen à l’accouchement depuis le milieu des années 1970 est corrélée à l’accroissement de la fécondité des plus de 40 ans. « L’allongement des études, les mises en couple plus tardives, le désir d’être stabilisée dans sa vie professionnelle avant d’avoir des enfants, les remises en couple plus fréquentes et le désir d’avoir un enfant du nouveau couple ont contribué à reporter l’âge à la maternité, considère l’Insee. La médicalisation de la contraception (loi Neuwirth en 1967) a pu également faciliter ce report. »
Des variations selon la profession et le type de famille
Les différences marquées apparaissent selon les groupes sociaux. Ainsi, les femmes qui n’ont jamais occupé d’emploi, même si elles sont minoritaires au sein de la population, ont la plus forte fécondité tardive (25 enfants pour 100 femmes entre 40 et 50 ans en 2019). Parmi elles, celles qui sont nées à l’étranger, qui sont majoritaires (56 %), ont en moyenne 32 enfants pour 100 femmes et celles nées en France, 14 enfants pour 100 femmes. Chez celles qui exercent une activité professionnelle, c’est la catégorie socioprofessionnelle des cadres et des professions intellectuelles qui affiche le taux le plus important : 11 enfants pour 100 femmes entre 40 et 50 ans. Enfin, la structure familiale joue aussi un rôle. « Huit naissances tardives sur dix sont issues de femmes vivant en couple : cinq surviennent au sein de couples qui avaient déjà un enfant commun vivant au domicile, deux sont issues d’un couple sans enfant au domicile et une est issue d’un couple vivant seulement avec des enfants d’une union précédente, le plus souvent de la mère », indique l’Insee.
#LeChiffreduJour Avoir au moins un enfant en commun avec son conjoint motive une partie des #naissances 👉 https://t.co/IZVAVq3FW9 pic.twitter.com/yCi1pFjcQa
— Insee (@InseeFr) January 11, 2022