La contraception aujourd’hui

, par  Ciem

Depuis 1967 et le vote de la loi Neuwirth sur la régulation des naissances, le paysage contraceptif n’a cessé de s’étendre. Les Français disposent actuellement de plusieurs méthodes, dont la meilleure est celle qu’ils jugent la plus adaptée
à leur état de santé et à leur mode de vie. Et, si la charge de la contraception pèse encore majoritairement sur les femmes, les hommes commencent doucement à s’emparer de la question.

À chacune sa méthode

La pilule reste le contraceptif le plus utilisé (36,5 % des femmes y ont recours). Il en existe deux types : les « combinées » œstropro gestatives et les microprogestatives. Ces hormones, qui ressemblent à celles que fabrique naturellement le corps, suppriment l’ovulation ou la bloquent et épaississent les sécrétions du col de l’utérus afin de barrer le passage des spermatozoïdes. Le dispositif intra-utérin (DIU), ou stérilet, est quant à lui choisi par un quart des femmes. En forme de T, il est inséré dans l’utérus par un professionnel de santé. Il peut être fait de cuivre, dont les ions rendent les spermatozoïdes inactifs, ou contenir une hormone progestative qui empêche la circulation de ces derniers. Même si ce moyen est le plus souvent employé par des femmes ayant déjà des enfants, il est possible d’en bénéficier sans avoir jamais accouché (nulliparité). Parmi les méthodes hormonales, les femmes sont 4,3 % à préférer l’implant. Ce bâtonnet en plastique de la taille d’une allumette est inséré sous la peau du bras et délivre en continu de petites quantités d’un proges-tatif, l’étonogestrel, permettant de supprimer l’ovulation. Le patch, qui se colle sur la peau et contient un estrogène et un progestatif qui passent progressivement dans la circulation sanguine, et l’anneau vaginal, que l’on insère au fond du vagin et qui diffuse des œstrogènes et progestatifs dans le sang à travers la paroi vaginale, ne représentent que 1 % des utilisations. L’usage du préservatif est privilégié par 15,5 % des femmes. Ce sont les 15-19 ans qui s’en servent le plus (plus de 45 %). Il retient le sperme et empêche le contact entre les muqueuses, ce qui en fait aussi un outil pour se protéger des infections sexuellement transmissibles (IST). Le préservatif masculin est externe et se déroule sur le pénis en érection. Le préservatif féminin, lui, est interne et se place dans le vagin. Il peut être installé plusieurs heures avant le rapport sexuel.
D’autres femmes (4,6 %) font le choix des méthodes traditionnelles. Ce terme regroupe différentes pratiques, dont la symptothermie (observation de la glaire cervicale et mesure de la température au réveil), la méthode des températures (calcul de la fertilité en fonction d’une courbe de températures) et le retrait (l’homme se retire avant l’éjaculation). Enfin, elles sont 4,5 % à avoir recours à la contraception définitive (lire encadré p. 17) et 8 % à n’utiliser aucun moyen de contraception.

Avec ou sans hormones

Les Françaises sont de plus en plus nombreuses à privilégier les méthodes sans hormones. En cause, entre autres, la « crise de la pilule » de 2012. Cette année-là, une femme, victime d’un accident veineux alors qu’elle utilisait une pilule de 3e génération, a déposé plainte contre un laboratoire pharmaceutique, suscitant des débats dans l’opinion publique. La situation a abouti à un dé-remboursement des pilules de 3e et 4e générations en mars 2013, lesquelles présentent un risque thromboembolique (phlébite, embolie pulmonaire) supérieur à celui des pilules des générations précédentes. Le risque de thrombose artérielle (accident vasculaire cérébral, infarctus) augmente aussi avec la prise de la pilule « combinée » ainsi qu’avec le tabagisme, l’obésité, un taux élevé de lipides dans le sang, l’hypertension artérielle, une maladie cardiaque ou vasculaire ou encore des antécédents familiaux. Ces éléments expliquent une baisse du recours à la pilule ou un report vers le DIU. Que l’on souhaite ou non utiliser une contraception hormonale, il convient de faire le point avec un professionnel de santé sur les possibles contre-indications, les risques et les éventuels effets secondaires avant de faire son choix.

La  contraception  définitive  encore  peu utilisée

Les personnes ne désirant pas avoir d’enfants de manière définitive peuvent avoir recours à la stérilisation. Chez les hommes, la vasectomie, intervention chirurgicale lors de laquelle on coupe ou obture les canaux déférents afin d’empêcher le passage des spermatozoïdes vers la verge, peut être pratiquée. Pour les femmes, l’opération consiste à fermer les trompes de Fallope en les ligaturant, en les coagulant ou en les pinçant à l’aide d’un anneau ou d’un clip, ce qui bloque le trajet des ovules. Aujourd’hui, on estime que seulement 0,8 % des hommes et environ 4,5 % des femmes y ont recours. Pourtant, depuis 2001, toute personne majeure peut demander une intervention chirurgicale à visée contraceptive. Il faut pour cela avoir reçu une information médicale claire et complète sur les conséquences de cette opération lors d’une première consultation, respecter un délai de réflexion de quatre mois, exprimer sa volonté de manière libre, motivée et délibérée, et enfin donner son consentement par écrit. Un médecin peut refuser de pratiquer l’intervention, il doit alors en informer le patient et l’orienter vers un autre praticien.

Léa Vandeputte

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