On ne le répétera jamais assez, les écrans sont à utiliser avec modération. Comme le rappelle l’Académie nationale de médecine dans un communiqué, leur usage n’est pas sans risque. L’exposition aux écrans est en effet délétère pour les yeux, mais est aussi à l’origine de troubles cognitifs.
Attention aux yeux
Vous en avez sans doute entendu parler, mais d’où vient cette lumière bleue émise par nos écrans ? Aujourd’hui, les écrans sont composés de diodes électroluminescentes (LED) qui « émettent un pic d’émission de lumière bleue, proche du rayonnement ultraviolet ». Source d’éblouissement, cette lumière peut s’avérer dangereuse pour les yeux, particulièrement chez les enfants et les adolescents, dont le cristallin (lentille transparente située à l’intérieur de l’œil et qui permet la mise au point) est davantage translucide. « L’exposition chronique aux LED induit des lésions cellulaires d’ordre photochimique particulièrement néfastes pour la rétine maculaire située au centre de la rétine et assurant la vision fine, la lecture, l’écriture et la vision colorée », détaille l’Académie de médecine, qui recommande, pour s’en protéger, de porter des verres anti-lumière bleue.
La nuit, l’exposition des écrans est d’autant plus grave car elle empêche les photo-pigments rétiniens contenus dans les photorécepteurs de se régénérer.
🔴COMMUNIQUÉ : L’#œil et le #cerveau des #enfants et des #adolescents sous la lumière des #écrans
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— Académie de médecine de France (@acadmed) February 8, 2023
Les écrans, facteur de dérèglement de l’horloge interne
L’utilisation des écrans la nuit a également des effets sur notre cerveau. L’homme est un être diurne : actif le jour, il se repose la nuit. Mais l’exposition aux écrans, tard le soir, désynchronise l’horloge interne – qui pilote les processus biologiques cycliques – laissant apparaître des troubles du rythme veille-sommeil.
Ces derniers sont particulièrement visibles chez les adolescents, qui utilisent leur smartphone en soirée : « en résulte un sommeil tardif, lié à une augmentation de la vigilance générée par un retard de phase de l’horloge et à une inhibition de la sécrétion de mélatonine, impliquée dans l’endormissement », explique l’Académie.
Une dette de sommeil qui n’est pas sans conséquence sur le cursus scolaire, pouvant aller jusqu’à une altération des capacités d’apprentissage liée à une diminution de la vigilance et de l’attention. À cela s’ajoutent des troubles cognitifs et de l’humeur.
Protéger les plus jeunes
L’Académie de médecine parle alors d’un « problème de santé publique » et appelle à la vigilance. Elle recommande notamment aux parents d’être attentifs à la régularité des horaires de coucher et de lever de leurs enfants.
Elle suggère en outre de sensibiliser à l’école les élèves sur les risques liés aux écrans et sur l’importance du sommeil.
Elle souhaite enfin que les parents soient informés sur les risques liés à l’usage abusif des écrans, notifiant que « la baisse des performances scolaires et le repli sur soi de leurs enfants » sont autant de signaux qui doivent alerter.
Pour les plus jeunes, rappelons qu’avant trois ans, les écrans sont tout simplement à proscrire. À partir de cet âge, leur usage doit être encadré et accompagné pour que soit mis en avant le caractère ludique de cette activité.