La Première ministre, Elisabeth Borne, et la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, Isabelle Lonvis-Rome, ont présenté, le 30 janvier, le plan national de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine, pour la période 2023-2026. Il vient prendre la suite de celui mis en place en 2018.
Sensibilisation de la jeunesse, formation des agents de l'État, traitement des plaintes... Retrouvez les annonces de la Première ministre @Elisabeth_Borne concernant le plan national de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et les discriminations liées à l'origine. ⤵️
— Gouvernement (@gouvernementFR) January 30, 2023
Éduquer et former les jeunes comme les adultes
À travers ce nouveau plan, le gouvernement veut « agir encore plus fortement pour quantifier, prévenir et sanctionner ces phénomènes ». Il a, pour cela, déterminé cinq « grandes ambitions » : mesurer la réalité du racisme, de l’antisémitisme et des discriminations ; oser nommer la réalité de la haine ; mieux éduquer et former ; sanctionner les auteurs ; accompagner les victimes. De ces axes de travail, découlent 80 mesures.
Parmi ces dernières, l’éducation et la formation occupent une « place majeure ». Le plan prévoit ainsi « l’organisation d’une visite historique ou mémorielle pour chaque élève dans sa scolarité et l’intégration dans toutes les formations de jeunes […] de contenus sur l’action contre la haine ». Les professeurs, les personnels scolaires, mais aussi les agents publics et les encadrants du sport (éducateurs sportifs, volontaires pour les jeux olympiques et paralympiques 2024) seront quant à eux sensibilisés « aux enjeux du racisme, de l’antisémitisme, de l’antitsiganisme et des discriminations ».
Mieux contrôler et sanctionner
Le plan préconise par ailleurs d’appliquer des sanctions plus fortes à l’encontre des auteurs de discriminations en complétant le Code pénal et en y inscrivant « les provocations et infractions racistes non publiques ». En parallèle, le recueil et le traitement des plaintes par les forces de l’ordre devront être améliorés.
Dans le monde du travail, des « testings » sur les discriminations à l’embauche seront organisés dans différents secteurs d’activité, publics et privés. Une amende civile dissuasive pourra également être créée en cas de discrimination avérée au sein de l’entreprise.
Pour lutter contre la haine en ligne, le gouvernement veut mobiliser les plateformes et les influenceurs « pour mettre au point de nouveaux outils numériques ».
Enfin, la garantie de l’accès au logement à tous les citoyens, quelle que soit leur origine, est inscrite dans le plan. Dans le cadre de la gestion des demandes de logement social par exemple, ce sera aux préfets de vérifier l’absence de discriminations.
Un suivi des actions mis en place
La mise en œuvre du plan 2023-2026 fera l’objet d’un examen régulier. Un comité de suivi semestriel devra contrôler le déploiement et l’impact des mesures sur le quotidien. Par ailleurs, une évaluation sera menée une fois par an par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). « Ce plan est une nouvelle étape dans notre combat pour l’égalité des chances, a conclu Elisabeth Borne. Racisme, antisémitisme, discriminations : nous ne laisserons rien passer. »