La pandémie de Covid-19 et les différentes mesures de restriction qu’elle a engendrées ont affecté la santé mentale d’un grand nombre de Français. Beaucoup d’enfants et d’adolescents ont notamment souffert et souffrent encore de cette situation. Enseignants, pédiatres et pédopsychiatres font remonter des signes préoccupants (démotivation, décrochage scolaire, repli, refus scolaire anxieux), que les pouvoirs publics prennent très au sérieux.
Parler de son mal-être
Les pouvoirs publics relancent, jusqu’en juin 2022, la campagne de prévention « J’en parle à » qui avait été mise en place dans la continuité de la campagne « En parler, c’est déjà se soigner ». Spécialement adaptée aux 11-17 ans, elle a pour objectif de les inciter à parler à quelqu’un en qui ils ont confiance et à recourir au dispositif d’aide à distance Fil santé jeunes. Cette ligne d’écoute téléphonique gratuite (0 800 235 236) a pour vocation de répondre aux interrogations et angoisses des 12-24 ans. Elle est ouverte 7 jours sur 7 de 9 heures à 23 heures et l’anonymat est garanti. Les écoutants sont formés à la gestion du mal-être et peuvent orienter les jeunes en demande vers des ressources ou structures adaptées.
La campagne « J’en parle à » se décline surtout en trois vidéos de 15 secondes chacune, diffusées sur les réseaux sociaux. Elles mettent en scène un jeune qui dit s’être confié à sa meilleure amie, son père ou un partenaire de jeu en réseau. Des affiches prennent le relais dans les lieux publics afin de toucher les jeunes n’ayant pas ou peu accès aux réseaux sociaux ou aux outils informatiques.
Une surveillance renforcée
Depuis deux ans, Santé publique France publie chaque semaine des bulletins hebdomadaires permettant de mesurer et de suivre l’évolution des recours, par exemple, pour geste suicidaire, troubles de l’humeur ou anxieux à partir des passages aux urgences (Oscour®
) ou des consultations SOS Médecins. L’autorité sanitaire a ainsi constaté depuis début 2021, « une augmentation des passages aux urgences pour geste suicidaire, idées suicidaires et troubles de l’humeur chez les enfants de 11-17 ans (niveaux collège, lycée) ». Les chiffres sont deux à trois fois supérieurs à ceux des années précédentes.