« La prévention des infections et de l’antibiorésistance est l’un des enjeux mondiaux de santé publique, et de longue date une priorité pour les pouvoirs publics français », a indiqué Olivier Véran, ministre de la Santé, en préambule de la Stratégie nationale 2022-2025 de prévention des infections et de l’antibiorésistance. Ce nouveau plan national, dévoilé le 7 février, regroupe les grandes orientations qui permettront d’atteindre trois objectifs principaux : prévenir les infections courantes grâce à des gestes d’hygiène du quotidien et à la vaccination, réduire le risque d’infections associées aux soins et préserver l’efficacité des antibiotiques.
L'#antibiorésistance est la capacité d'une bactérie à résister à l'action d'un antibiotique.💊
👉Pour lutter contre ce phénomène, une stratégie nationale est mise en place avec 42 actions pour répondre à cet enjeu de santé publique.⤵Toutes les infos
— Ministère des Solidarités et de la Santé 🇫🇷🇪🇺 (@Sante_Gouv) February 7, 2022
Une menace pour la santé mondiale
L’enjeu est de taille car en 2015, 125 000 cas d’infections à des bactéries multirésistantes aux antibiotiques et 5 500 décès ont été comptabilisés en France. On estime qu’un patient hospitalisé sur vingt présente une infection nosocomiale, c’est-à-dire une infection contractée lors d’un séjour dans un établissement de santé (hôpital ou clinique). De plus, ces dernières années, « les infections que l’on croyait en très grande partie vaincues par les mesures d’hygiène, les antibiotiques et la vaccination au début des années 1980 sont revenues sur le devant de la scène », ajoute le ministère. La situation est telle que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que l’antibiorésistance est aujourd’hui une menace majeure pour la santé mondiale. « La résistance aux antibiotiques entraîne une augmentation des dépenses médicales, une prolongation des hospitalisations et une hausse de la mortalité », constate ainsi l’organisation.
Des outils pour éviter de tomber malade
Pourtant, il est possible d’agir en amont pour limiter le phénomène. Le premier axe de prévention mis en avant par la nouvelle stratégie nationale consiste à encourager le respect des mesures d’hygiène par le plus grand nombre. Les gestes barrières, dont le plus important est le lavage des mains, ont en effet démontré leur efficacité pour limiter la propagation de la Covid-19. Ils permettent d’ailleurs de faire reculer les infections les plus courantes comme la bronchiolite ou encore la gastro-entérite. Le ministère de la Santé veut également promouvoir la vaccination et notamment celle contre la grippe saisonnière. En 2019, 52 % des personnes de plus de 65 ans et seuls 35 % des professionnels travaillant en établissement de santé avaient reçu l’injection.
Du bon usage des antibiotiques
En complément des mesures de prévention, le ministère veut « limiter et rationaliser le recours aux antibiotiques ». Son but est de réduire, d’ici à 2025, la consommation de ce type de médicaments en médecine de ville de 25 % par rapport à 2019. La première des pistes pour y arriver consiste à encourager les professionnels de santé à ne prescrire des antibiotiques que lorsqu’ils sont absolument nécessaires. La seconde piste prévoit de favoriser leur dispensation à l’unité afin de s’assurer du bon respect de la posologie (dose, durée, fréquence) et d’éviter que les produits non utilisés ne finissent à la poubelle et viennent polluer l’environnement. « Cette stratégie nationale nous concerne tous, que nous soyons professionnels du secteur de la santé, patient ou citoyen », conclut Olivier Véran.