Une semaine pour prévenir et dépister les cancers de la peau
« Sauver sa peau », c’est le nom de la campagne de sensibilisation aux cancers de la peau. Tout au long de cette semaine, les Français sont encouragés à se protéger du soleil et à surveiller leur peau.
Ce lundi 10 juin a marqué le début de la 27e édition de la campagne « Sauver sa peau ». Cette semaine de prévention et de sensibilisation au dépistage ciblé des cancers de la peau est organisée par le Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV). Elle est l’occasion de rappeler les dangers liés au soleil. En effet, 80 % des cancers cutanés sont liés à une exposition excessive, rappelle l’Institut national du cancer (Inca).
100 000 cas de cancers de la peau par an
Environ 100 000 cas de cancers de la peau sont détectés chaque année en France. Leur nombre « a plus que triplé en 30 ans », constate le SNDV.
Les carcinomes représentent 90 % des diagnostics. « Dans l’immense majorité des cas, ils ne menacent pas le pronostic vital mais peuvent prendre des formes plus graves », explique le syndicat. « C’est une tumeur maligne qui prend son origine dans les cellules épithéliales, qui constituent la peau et certaines muqueuses, précise-t-il. Il est très fréquent chez les sujets de type caucasien. »
Plus graves, les mélanomes représentent quant à eux 10 % des cancers de la peau. « Cette tumeur maligne peut apparaître sur une peau saine (70 à 80 % des cas) ou résulter de la transformation maligne d’un grain de beauté (nævus), indique le SNDV. Les ultraviolets (UV) jouent un rôle important dans leur apparition. » Près des trois quarts des cas sont diagnostiqués au-delà de 49 ans. Les dermatologues soulignent la nécessité d’une prise en charge précoce. « Lorsqu’il est détecté tôt à un stade peu développé, il peut la plupart du temps être guéri », estiment-ils. Une identification tardive, à l’inverse, réduit les chances de guérison. Elle expose aussi au risque de survenues de métastases, lorsque les cellules cancéreuses migrent dans le corps.
De l’importance de l’auto-examen
Pour repérer le plus rapidement possible un grain de beauté suspect, les dermatologues recommandent donc de se surveiller sa peau régulièrement. Cet auto-examen se pratique seul avec un miroir, ou avec l’aide d’un proche. Il faut observer tout son corps. Le dessus et le dessous des bras, les paumes des mains, l’arrière des jambes, les espaces entre les orteils, la plante des pieds, les parties génitales, l’arrière du cou, le cuir chevelu et le dos doivent faire l’objet d’une attention particulière.
La méthode A, B, C, D, E aide ainsi à repérer un grain de beauté problématique. La lettre A signifie asymétrie (la forme n’est ni ronde, ni ovale et les reliefs sont inégalement répartis) ; le B, bords irréguliers (déchiquetés, mal délimités…) ; le C, couleur non homogène (présence de plusieurs couleurs) ; le D, diamètre en augmentation et le E, évolution (changement de taille, de forme, de couleur ou d’épaisseur).
Au moindre doute, n’hésitez pas à consulter votre dermatologue ou votre médecin traitant.
Chapeau, lunettes et crème pour se protéger
Côté prévention, le premier conseil à suivre est de s’exposer le moins possible. Pour cela, l’Assurance maladie conseille de porter un chapeau à large bord, des lunettes de soleil (de catégorie CE 3 ou 4) et des vêtements couvrants (plutôt de couleur foncée). Mieux vaut aussi éviter de bronzer entre 12 heures et 16 heures, moment où l’ensoleillement est le plus important. Et pour compléter ces mesures, le SNDV recommande d’appliquer de la crème solaire 15 à 30 minutes avant une exposition. Il faut étaler une quantité suffisante – 2 mg par cm² de peau –, sans oublier les oreilles, la nuque, le nez, les mains et les pieds et de renouveler l’opération toutes les 2 heures ou après chaque baignade.
Il faut aussi adapter l’indice (ou facteur de protection solaire, FPS) au type de peau et aux conditions d’exposition au soleil. Par exemple, une personne à la peau extrêmement sensible, qui prend facilement des coups de soleil et qui prévoit d’aller à la plage, doit choisir une très haute protection, c’est-à-dire un FPS 50+. Dans les mêmes conditions, une peau intermédiaire (qui bronze assez facilement et prend rarement des coups de soleil) pourra se contenter d’un FPS 15 à 25.
Préserver les enfants
Les dermatologues insistent par ailleurs sur le fait que les enfants ont la peau plus fragile. Il est ainsi important de les protéger et de leur apprendre les bons gestes. Il ne faut également « jamais exposer un bambin de moins de trois ans au soleil ».
Quant aux cabines de bronzage, leur utilisation est fortement déconseillée. Contrairement à une idée reçue, elles ne préparent pas la peau au soleil. Leurs effets nocifs se cumulent même avec des UV naturels du soleil.
© C i E M / Léa Vandeputte
Pour en savoir plus sur votre peau, lisez notre dossier « La peau, une forteresse pleine de sens ».