Un bébé sur dix naît de façon prématurée dans le monde

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Un bébé sur dix naît de façon prématurée dans le monde

Dans le monde, 13,4 millions de bébés sont nés prématurément en 2020. Cela fait de la prématurité la principale cause de mortalité infantile. Des chiffres qui révèlent une situation grave et pourtant assez méconnue.

Selon une étude publiée le 7 octobre dans The Lancet (lien en anglais) et réalisée par des auteurs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, 13,4 millions de bébés sont nés prématurés en 2020, c’est-à-dire avant la 37e semaine de grossesse (soit 8 mois et demi). Cela équivaut à environ 1 naissance viable sur 10, « avec des conséquences majeures sur sa santé et même sur sa survie », indique l’OMS dans son communiqué (en anglais).

Une situation d’urgence globale

Ces naissances prématurées sont majoritairement dues à un travail trop précoce. Mais elles peuvent aussi faire suite à un déclenchement précoce, justifié par une indication médicale (infection ou autres complications).

Aucune région du monde ne parvient à réduire de manière significative les taux de naissances prématurées. En dix ans, elles n’ont baissé que de 0,14 % au niveau mondial. Cependant, ce fléeau ne touche pas tous les pays de la même manière. L’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud enregistrent à elles seules environ 65 % des naissances prématurées en 2020. Pour autant, « des taux de 10 % ou plus sont observés dans certains pays à revenu élevé », constate l’OMS. La Grèce enregistre un taux de naissance prématurées de 11,6 %, et les États-Unis un taux de 10 %.

Un taux de mortalité des enfants prématurés inégal dans le monde

Si la prématurité touche tous les pays du monde, les conséquences de celle-ci sont très diverses. Alors que dans les pays à revenu élevé, presque tous ces nourrissons survivent, la situation est plus alarmante dans d’autres régions du globe. « Dans les pays à revenu faible, la moitié des nourrissons nés à 32 semaines ou moins (avec deux mois d’avance) meurent en raison d’un manque de soins réalisables et rentables tels que la protection par la chaleur, le soutien à l’allaitement et les soins de base contre les infections, et des suites de difficultés respiratoires », pointe l’OMS dans un autre communiqué de mai 2023. Aussi, près d’un million de bébés prématurés décèdent chaque année des suites de complications liées à l’accouchement prématuré. Cela en fait la première cause de mortalité infantile. Cela représente « plus d’un décès d’enfant sur cinq survenant avant leur cinquième anniversaire ».

Et pour les bébés qui parviennent à survivre, la situation reste malgré tout très compliquée. « Un grand nombre de ceux qui survivent sont confrontés à un handicap à vie, y compris des troubles de l’apprentissage ainsi que des problèmes de vue ou d’audition », déplore l’OMS. Cela accroît également le risque de maladies chroniques à l’âge adulte, comme le diabète et les maladies cardiaques.

Un effort porté sur les soins

La prévention est l’un des leviers à activer pour accroître le taux de survie. En effet, certains facteurs, comme les grossesses chez les adolescentes, les infections, la mauvaise alimentation et la prééclampsie (pathologie de la grossesse caractérisée par une élévation de la pression artérielle) favorisent les risques de naissances prématurées.

En parallèle, « les prématurés sont particulièrement vulnérables aux complications sanitaires potentiellement mortelles et ils ont besoin d’une attention et de soins particuliers », déclare le docteur Anshu Banerjee, directeur du programme Santé maternelle, néonatale, infantile et des adolescents et vieillissement à l’OMS. Ce dernier appelle donc à un investissement d’urgence et sérieux dans les services disponibles. Un suivi et accès à des soins de santé de qualité apparaît donc essentiel pour une prise en charge optimale.

© C i E M / Constance Périn