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Dépistage néonatal : mode d’emploi

Depuis 1972, ce dispositif national a permis de dépister plus de 37 millions d’enfants en France. Gratuit et réalisé avec l’accord des parents, il vient d’être élargi à sept nouvelles pathologies. Tout ce que vous devez savoir. 

À quoi sert-il ?

Chez le bébé, certaines maladies rares ne sont pas visibles mais peuvent engendrer des complications si elles ne sont pas prises en charge rapidement. Avant même l’apparition des signes cliniques, il est possible de les détecter par un simple prélèvement sanguin appelé test de Guthrie. Chaque année, plus de 1 000 nourrissons malades sont ainsi dépistés dans le cadre du programme national de dépistage qui concerne tous les nouveau-nés, même prématurés.

Comment ça se passe ?

Le test est réalisé dans un délai de 48 à 72 heures après la naissance à la maternité ou à domicile. Le professionnel de santé (infirmière, sage-femme) prélève quelques gouttes de sang sur un buvard par piqûre au talon (ou éventuellement en une ponction veineuse sur le dos de la main). En cas de résultat positif, des examens plus approfondis sont menés par les Centres régionaux de dépistage néonatal (CRDN). Pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie, le dépistage requiert le consentement d’au moins un des deux parents. Cet accord n’a pas besoin d’être écrit. En cas de refus, le ou les parents doivent signer un formulaire spécifique. Ce refus doit être inscrit dans le carnet de santé du nouveau-né.

Quelles sont les maladies recherchées ?

Il s’agit d’affections d’origine génétique pour la plupart, provoquant des séquelles graves : la phénylcétonurie, l’hypothyroïdie congénitale, l’hyperplasie congénitale des surrénales, la mucoviscidose, le déficit en MCAD et, pour les populations à risque uniquement (originaires des Antilles, d’Afrique, du pourtour de la Méditerranée et de l’océan Indien) : la drépanocytose. Rattrapant son retard européen – la Suède et l’Autriche dépistent 24 maladies, l’Espagne, l’Islande, la Hongrie et le Portugal plus de 15 – la France a élargi le dispositif en janvier 2023 à sept nouvelles pathologies : l’homocysturie, la leucinose, la tyrosinémie de type 1, l’acidurie glutarique de type 1, l’acidurie isovalérique, le déficit en déshydrogénase de hydroxyacyl COA à chaîne longue et le déficit de captation de la carnitine.

Que faire en cas de résultat positif ?

Dans plus de 99 % des cas, les tests ne révèlent pas d’anomalie biologique pouvant être le signe d’une maladie. L’absence d’appel au bout de quatre semaines signifie que le résultat est normal. Dans le cas contraire, les parents sont contactés par le pédiatre référent du CRDN. Un rendez-vous de confirmation du diagnostic est alors programmé, puis un suivi médical est mis en place avec une équipe spécialisée, avec plusieurs types de traitements possibles  (médicaments, régime alimentaire…).

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Le dépistage auditif du nouveau-né

Un enfant sur mille naît sourd profond chaque année en France. Plus de 80 % des surdités de l’enfant existent dès la naissance. Depuis l’arrêté du 3 novembre 2014, il est possible (avec le consentement des parents) de dépister la surdité permanente bilatérale néonatale (SPBN). Remboursé à 100 % par l’Assurance maladie, ce test, rapide et indolore, consiste à explorer l’audition des oreilles du nourrisson à l’aide d’un audiomètre équipé d’une sonde ou d’électrodes posées sur la peau du bébé. Diagnostiquée tardivement, la surdité engendre des retards de développement dans l’acquisition du langage oral et écrit, des troubles du comportement ou des difficultés scolaires.