Diabète : une appli mobile très utile
Vivre avec un diabète insulinodépendant, c’est jongler avec des chiffres au quotidien : calculer son taux de glucose dans le sang, adapter ses injections d’insuline, tenir un carnet glycémique… Pour simplifier la vie des patients, une start-up française a créé Diabnext, la première application de suivi du diabète de type 1 qui automatise le calcul des données nécessaires au contrôle de la maladie.
Voilà une application qui pourrait bien changer la vie des diabétiques de type 1. Créée en 2017 par un jeune entrepreneur, Laurent Nicolas, Diabnext est la première appli du genre à automatiser le calcul des données nécessaires aux patients pour le contrôle de leur maladie. Insulinodépendants, les diabétiques de type 1 doivent s’injecter plusieurs fois par jour des doses d’insuline, cette hormone essentielle à la régulation du glucose dans le sang (glycémie) que leur pancréas peine à produire naturellement. Avant chaque repas, ils doivent aussi calculer les glucides contenus dans leur assiette et contrôler leur taux de glucose à l’aide d’un lecteur glycémique. S’ensuivent de savantes conversions mathématiques pour calculer la dose exacte d’insuline à injecter. Un processus compliqué qui doit en outre être précisément renseigné, chaque jour, dans un carnet de suivi glycémique. Ce carnet aide ensuite le médecin à analyser la façon dont son patient gère sa maladie.
Plus besoin de saisie manuelle des données
C’est là que Diabnext intervient. Les dispositifs qu’il propose permettent de connecter en Bluetooth le capteur de glycémie et le stylo à insuline avec l’application téléchargée sur le téléphone portable. Les données sont automatiquement recueillies et remontent sur le carnet de suivi numérique de l’application. Ainsi, plus besoin de saisie manuelle des injections ou de la glycémie sur des carnets, qu’ils soient numériques ou papier. « C’est déjà très compliqué de se faire plusieurs piqûres dans la journée, de calculer les doses à injecter et de vérifier constamment son taux, explique Laurent Nicolas, lui-même diabétique de type 1. Ne plus tenir soi-même son carnet, c’est un vrai bénéfice sur la qualité de vie. »
Parmi les autres fonctionnalités de l’appli,« Snap carbs »permet, en prenant en photo le plat que l’on va manger, de connaître le taux de glycémie contenu dans les aliments. « Par rapport à la quantité de glucides contenus dans son assiette de steak‑frites, par exemple, le patient peut, en fonction de son propre taux de glucose mesuré à ce moment-là, savoir s’il faut qu’il se pique quatre ou cinq unités », ajoute Laurent Nicolas.
Médecins connectés
Autre avantage : les données du patient sont rendues disponibles sur une plateforme à laquelle se connecte son médecin une fois par semaine. Celui-ci peut donc suivre les données régulièrement et interagir par tchat ou visioconférence avec son patient, toujours via l’application, pour lui donner des conseils si besoin. « Au départ, on était plutôt sur de l’autosurveillance, et là on est dans le conseil, dans l’accès aux bonnes pratiques de suivi du diabète, précise Laurent Nicolas. Le patient est en contact avec son médecin de façon hebdomadaire et pas seulement une fois tous les six mois. » Gratuitement téléchargeable sur les stores, l’appli se complète par les dispositifs connectés que l’on peut obtenir via son médecin traitant pour une prise en charge à 100 % dans le cadre de l’ALD (affection longue durée), statut auquel correspond le diabète. Plusieurs hôpitaux, et notamment ceux de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), équipent leurs services de la plateforme de télésurveillance Diabnext. Une « solution fiable et simple d’utilisation pour les soignants et leurs patients [qui] apporte une contribution unique et essentielle au traitement du diabète », témoigne le professeur Ronan Roussel, chef du service de diabétologie de l’hôpital Bichat.
Delphine Delarue