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Greffes et dons d’organes pour sauver  des vies

6/6 Trois questions à François Kerbaul, de l’Agence de la biomédecine

Seulement 47 % des Français déclarent être bien informés sur le don d’organes.
Le point avec le Pr François Kerbaul, directeur du département prélèvement et greffe d’organes
et de tissus de l’Agence de la biomédecine.

Y a-t-il un âge pour faire un don d’organes ?

Il n’y a pas d’âge particulier pour effectuer un don d’organes. On peut être donneur d’organes dans les premiers mois de vie jusqu’à plus de 93 ans. Ce qui conditionne le don est le fonctionnement des organes à l’âge auquel on effectue le prélèvement, notamment l’état des reins et du foie chez la personne très âgée. Cependant, pour les greffes de cœur et de poumon, le donneur d’organes est souvent âgé de 70-75 ans maximum.

Existe-t-il des contre-indications médicales ?

Il existe des contre-indications médicales absolues générales au don d’organes : rage, tuberculose évolutive, maladies virales évolutives, maladie neurologique dégénérative, prise de certains médicaments (comme un traitement ancien par l’hormone de croissance naturelle). D’autres contre-indications sont spécifiques et liées aux antécédents du donneur : par exemple, on ne peut pas prélever les poumons chez une personne qui souffre de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), le cœur chez une personne présentant une maladie coronaire avec sténose des artères coronaires significative, le foie chez une personne qui a une insuffisance hépatique. Un examen clinique, des bilans sanguins et un scanner total du corps permettent d’évaluer directement et indirectement le fonctionnement de tous les organes afin de s’assurer qu’ils sont transplantables.

Le prélèvement d’organes se voit-il sur le corps du défunt ?

Le prélèvement d’organes nécessite une intervention chirurgicale mais la loi impose une restitution du corps de la personne défunte ad integrum et esthétique. Tout doit être mis en œuvre par le chirurgien qui procède au prélèvement d’organes et par les équipes de coordination hospitalière pour restaurer le corps du défunt.