IST : les jeunes vont pouvoir se faire dépister gratuitement
À partir du 1er septembre 2024, les moins de 26 ans pourront se faire dépister gratuitement pour quatre infections sexuellement transmissibles (IST). Ils devront simplement se rendre dans un laboratoire d’analyses médicales.
C’est une mesure attendue par de nombreux acteurs de la santé publique. Le dépistage gratuit et sans ordonnance de plusieurs infections sexuellement transmissible (IST) sera mis en place dès le 1er septembre 2024. Il a été instauré par un arrêté publié au Journal officiel, le 8 juillet. Cette mesure concerne uniquement les moins de 26 ans. Ces derniers pourront ainsi se rendre dans un laboratoire d’analyses médicales pour se faire dépister sans frais.
Quatre nouvelles IST concernées par le test
Depuis janvier 2022, les jeunes pouvaient déjà se faire tester pour le virus de l’immunodéficience humaine – VIH (lire notre article). Ils avaient alors la possibilité de se rendre gratuitement et sans ordonnance dans tous les laboratoires de biologie médicale. Avec cette nouvelle mesure, la liste des IST éligibles s’élargit. Désormais, les jeunes pourront également se faire dépister pour la gonorrhée, les infections à Chlamydia, la syphilis et l’hépatite B.
Un questionnaire pour un dépistage personnalisé
Lors de leur visite au laboratoire, ils devront répondre à un questionnaire. Celui-ci inclut des questions sur la présence de symptômes (douleurs, lésions, saignements, sécrétions, écoulement). Il les interroge également sur leur nombre de partenaires au cours des 12 derniers mois, sur leurs pratiques sexuelles et sur d’éventuelles IST connues chez un partenaire. Les réponses permettront de cibler les dépistages les plus pertinents en fonction de chaque situation et de sélectionner les modes de prélèvement les plus adaptés.
Un accompagnement en cas de résultat positif
En cas de résultat positif à une ou plusieurs IST, les jeunes patients seront immédiatement contactés par le laboratoire. Ils seront ensuite orientés vers une structure de soins afin d’obtenir un suivi médical et un traitement approprié.
Un compte rendu détaillé leur sera par ailleurs remis. Ce document inclura des conseils pour éviter la transmission des IST et des informations sur les risques de grossesse.
Si le résultat est négatif, un compte rendu des résultats de l’examen est, là encore, remis au patient. Y figurent les principales informations sur les moyens de prévention en santé sexuelle.
Des dispositions particulières pour les mineurs
Des mesures spécifiques pour les mineurs qui souhaitent se faire dépister sans que leurs parents en soient informés sont également prévues. Si leur santé sexuelle et reproductive est en jeu, ils pourront bénéficier du dépistage sans l’autorisation parentale. Ils devront toutefois se rendre dans un centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd) accompagnés d’une personne majeure de leur choix.
Une démarche de santé publique
Cet arrêté intervient alors que les autorités sanitaires observent une augmentation des cas d’IST depuis plusieurs années. Toutes les tranches d’âges sont concernées mais la jeunesse représente la majorité des cas d’infections à Chlamydia (60,9 %) selon les chiffres de Santé publique France publiés en novembre 2023.
En facilitant l’accès aux tests et en supprimant les barrières financières et administratives, les autorités sanitaires espèrent encourager un plus grand nombre de jeunes à se faire dépister régulièrement pour les IST. Une détection plus précoce permettra aussi une prise en charge rapide tout en réduisant les risques de complications.
© C i E M / Léa Vandeputte