L’apnée du sommeil : un trouble silencieux aux conséquences bien réelles
Fatigue persistante, ronflements sonores, réveils en sursaut… Et si c’était plus qu’un mauvais sommeil ? L’apnée du sommeil touche près de 2 millions de personnes en France, souvent sans qu’elles le sachent. Mais des solutions existent, et les mutuelles jouent un rôle clé dans leur prise en charge.
Qu’est-ce que l’apnée du sommeil ?
L’apnée du sommeil, ou syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS), se manifeste par des pauses respiratoires involontaires pendant le sommeil, durant de 10 à 30 secondes, parfois plus. Ces interruptions peuvent survenir des dizaines, voire des centaines de fois par nuit. Résultat : un sommeil fragmenté, non réparateur, et des journées marquées par une somnolence excessive, des troubles de l’humeur ou de la concentration.
Ce trouble est souvent causé par un relâchement des muscles de la gorge, qui bloque temporairement les voies respiratoires. Il peut concerner tout le monde, mais les personnes en surpoids, les fumeurs ou les plus de 50 ans sont particulièrement à risque.
Quels sont les symptômes de l’apnée du sommeil ?
Les premiers symptômes de l’apnée du sommeil sont nocturnes, souvent remarqués par le conjoint du patient et non par le patient lui-même, tels que : des ronflements, des pauses respiratoires, un sommeil agité. Une nycturie est souvent présente (plus d’une miction par nuit). S’ajoutent à ces symptômes, d’autres signes visibles dans la journée qui sont la conséquence d’une mauvaise qualité de sommeil : fatigue dès le réveil, avec la sensation de bouche sèche, des maux de tête, manque d’énergie, irritabilité, somnolence, difficulté à se concentrer, et éventuellement une baisse de la libido.
Au-delà de la fatigue, l’apnée du sommeil peut entraîner des complications sérieuses : hypertension, diabète de type 2, accidents cardiovasculaires, voire augmentation du risque d’accidents de la route ou du travail.
Comment diagnostiquer l’apnée du sommeil ?
Dans un premier temps, il est conseillé de prendre rendez-vous chez votre médecin généraliste. En fonction des symptômes et des problèmes rencontrés pour dormir, il saura orienter correctement le patient vers le meilleur docteur du sommeil ou vers une clinique du sommeil.
Il est important de diagnostiquer l’apnée du sommeil afin de la traiter et de réduire les risques de surmortalité engendrés par cette pathologie, qui est fréquemment à l’origine de complications cardio-vasculaires. Le diagnostic repose sur l’enregistrement du sommeil, qui peut être réalisé à domicile ou en centre spécialisé. On distingue notamment :
- la polygraphie ventilatoire nocturne : un enregistrement de la respiration qui doit durer au moins 6 heures, à l’aide d’un capteur placé dans le nez et qui mesure les variations de pression dans les voies supérieures aériennes ;
 - la polysomnographie : un examen très précis et multi-analyses des stades du sommeil via l’enregistrement des rythmes électriques produits par le corps.
 
Comment soigner l’apnée du sommeil ?
Le traitement de l’apnée du sommeil dépend de la sévérité de ce dernier.
- En cas d’apnée du sommeil sévère, le traitement de référence est la ventilation en pression positive continue (PPC). Il s’agit d’un appareil fonctionnant en continu durant le sommeil qui envoie de l’air en continu dans les voies respiratoires, pour éviter la fermeture du pharynx et par conséquent les pauses respiratoires. Bien qu’efficace, ce traitement nécessite le port d’un masque (couvrant le nez, ou le nez et la bouche). Il s’agit en général d’un traitement à vie.
 - Le port d’une orthèse buccale, appareil sur-mesure qui se porte la nuit, permet d’avancer la mâchoire et de maintenir le pharynx ouvert. Moins lourd, ce traitement reste moins efficace que la ventilation en pression positive continue. Il est prescrit en seconde intention et parfois en association avec la ventilation en pression positive continue.
 
Lorsque l’apnée du sommeil est liée à un surpoids ou une obésité, la perte de poids de 10 à 15 % peut réduire l’apnée du sommeil et améliorer la qualité du sommeil. Lorsque l’apnée du sommeil est due à une particularité anatomique majeure, une approche chirurgicale peut être envisagée pour corriger les voies respiratoires avec comme objectif l’atténuation ou la correction de la pathologie.
Et côté mutuelle, qu’est-ce qui est pris en charge ?
Bonne nouvelle : les frais liés au diagnostic (consultations, examens du sommeil) sont en grande partie remboursés par l’Assurance Maladie et les complémentaires santé. Le traitement par PPC, lorsqu’il est prescrit, est également pris en charge, tant pour la location de l’appareil que pour le suivi à domicile.
Bon à savoir : la prévention et le dépistage de l’apnée du sommeil peuvent être intégrés à votre contrat de complémentaire santé. N’hésitez pas à contacter votre conseiller pour faire le point sur vos garanties santé.
Quels gestes simples au quotidien
Soignez votre hygiène de vie : perdre quelques kilos, éviter l’alcool le soir et arrêter de fumer peuvent déjà réduire significativement les symptômes.
Dormez sur le côté : la position dorsale favorise les apnées.
Soyez attentif à votre sommeil : si vous êtes souvent fatigué au réveil, somnolent en journée ou sujet à des ronflements forts, parlez-en à votre médecin traitant.

														  
			