Plus de 4 millions de Français souffrent d’asthme
Ce mardi 7 mai est la journée mondiale de l’asthme. En France, cette maladie respiratoire chronique concerne plus de 4 millions de personnes qui doivent suivre un traitement au long cours.
La journée mondiale de l’asthme, qui se déroule ce mardi 7 mai, est l’occasion de mieux faire connaître cette maladie respiratoire. Fréquente, elle touche plus de 4 millions de personnes dans le pays. On estime même que 10 à 12 % de la population en souffriront au cours de la vie. Si l’asthme sévère ne concerne que 5 % des patients, il demeure associé à près de 60 000 hospitalisations chaque année. Et selon l’Assurance maladie, il cause presque 1 000 décès par an.
L’asthme peut survenir à tout âge
L’asthme peut apparaître à tous les âges de la vie même s’il se développe généralement dans l’enfance. « Chez les plus jeunes, les garçons sont plus souvent touchés que les filles, mais ce rapport s’inverse après la puberté », constate l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Les symptômes peuvent diminuer voire disparaître lors du passage à l’âge adulte mais ce n’est pas systématique. Car, « le fait d’avoir eu un asthme jeune constitue un facteur de risque de le voir réapparaître au cours de la vie adulte », précise l’Inserm. De même un asthme tardif peut se déclencher autour des 40-50 ans. Il ne faut alors pas le confondre avec la bronchopneumopathie chronique obstructive – BPCO (lire notre article).
Des facteurs qui favorisent les crises d’asthme
Cette maladie multifactorielle est liée à la fois à une prédisposition génétique et à une exposition à des facteurs favorisants. Cette combinaison provoque une inflammation permanente des bronches. Plus sensibles, ces dernières sont sujettes à des réactions excessives, c’est-à-dire à des crises. Le passage de l’air dans les bronches devient alors difficile. Les muscles se contractent et le patient sécrète une importante quantité de mucus. Tout cela entraîne une gêne respiratoire (appelée dyspnée), des sifflements, une toux sèche et une sensation d’oppression dans la poitrine.
Différents facteurs déclenchant provoquent les crises. Il peut s’agir du tabagisme, de la présence de virus, de pollens, d’acariens ou encore de polluants. Les patients peuvent d’ailleurs être exposés à ces derniers sur leur lieu de travail. « Chez 10 à 15 % des adultes asthmatiques, la maladie est causée ou aggravée par les expositions professionnelles », note ainsi l’Inserm.
Traitement de fond et de crise
La prise en charge de l’asthme associe un traitement des crises et un traitement de fond. Ce dernier permet de contrôler la maladie et de prévenir les symptômes. Il « rend l’asthme compatible avec une vie normale et permet de maintenir une bonne capacité respiratoire », explique l’Assurance maladie. « Pourtant plus de six asthmatiques sur dix ne prennent pas régulièrement leur traitement de fond prescrit », regrette-t-elle.
Les traitements conventionnels (anti-inflammatoires, corticostéroïdes inhalés, bronchodilatateurs…) doivent en effet être suivis au long cours. « Leur effet est parfois long à se manifester, entraînant souvent une mauvaise utilisation, voire un arrêt précoce du traitement », explique l’Inserm.
Ces dernières années, des thérapies ciblées ont aussi fait leur apparition. Cinq médicaments permettent ainsi « d’améliorer la prise en charge des patients les plus sévèrement atteints, non contrôlés par les traitements conventionnels bien conduits », estime l’Institut. Là encore donc, il faut suivre la prescription.
Une recherche active
La recherche, quant à elle, ne faiblit pas puisqu’elle s’attelle à mieux comprendre la diversité des asthmes. Certains patients répondent en effet mal aux thérapies actuelles.
Les scientifiques s’intéressent aussi aux liens entre asthme et environnement. Ils étudient par exemple, l’impact de l’exposition précoce à des polluants chimiques utilisés dans la vie courante (phénols, phtalates, composés perfluorés…).
Enfin une équipe de chercheurs de l’Inserm, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l’université Toulouse III-Paul Sabatier, de l’Institut Pasteur et de l’entreprise française Neovacs, travaillent au développement d’un vaccin. Celui-ci, encore en cours d’étude, permettrait de lutter contre l’asthme allergique provoqué notamment par les acariens. Bien que la route soit encore longue avant sa mise sur le marché, ce vaccin représente un espoir pour de nombreux patients.
© C i E M / Léa Vandeputte