Les recommandations de l’Anses pour un Réveillon sans danger
En cette période de fêtes, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a identifié quatre risques sur lesquels elle conseille de rester particulièrement vigilants pour éviter tout accident.
Cinq, quatre, trois, deux… Pour beaucoup d’entre nous, le passage de la nouvelle année est synonyme de fête ! Gâteaux, cadeaux et décorations sont communément utilisés pour rendre le soir du Réveillon particulièrement joyeux et festif. Cependant, pour ne pas gâcher ce moment, il convient de rester prudent. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) vous livre ainsi ses recommandations pour profiter des fêtes sans danger.
« Cake design » : des poudres décoratives parfois dangereuses
Le cake design, ou l’art de cuisiner des gâteaux exceptionnels, a actuellement le vent en poupe. Pour transformer de simples réalisations en objets féeriques, les pâtissiers se servent fréquemment de poudres décoratives métalliques alimentaires.
Malgré la non-toxicité de ces produits, un risque d’inhalation existe. « Depuis 2020, les centres antipoison (CAP) dénombrent quelques cas d’inhalation accidentelle d’une même référence de poudre décorative, indique l’Anses. Les personnes ont présenté rapidement de la toux, des difficultés respiratoires et de la fièvre. », poursuit-elle. Après analyses, le Centre antipoison a en effet constaté la présence de zinc (30 %) et de cuivre (70 %). En raison de leur aspect volatile, l’Agence recommande donc de les utiliser dans une pièce aérée.
Il convient également de vérifier la comestibilité de ces produits. Dans certains magasins en effet, il n’est pas rare de retrouver des poudres dorées, argentées ou cuivrées destinées cette fois-ci à la décoration des supports de présentation juste à côté de ces produits. La ressemblance des emballages peut porter à confusion chez le consommateur, observe l’Anses, avec un risque d’ingestion de métaux lourds.
L’organisme appelle donc à la prudence lors de leur achat et leur manipulation, et conseille de bien vérifier la présence de la mention « comestible » sur l’étiquette. Alimentaires ou non, elle conseille également de manipuler ces produits hors de la portée des enfants.
Attention aux risques d’intoxication alimentaire
Selon l’Agence nationale, « Chaque année, en France, un tiers des toxi-infections alimentaires surviennent au domicile ». Alors si pour le Réveillon, vous avez prévu de vous réunir autour d’un bon repas, l’Anses vous recommande de respecter quelques règles.
Première chose : le matériel. Lors de la découpe de la viande ou du poisson crus, utilisez une planche dédiée à cette préparation. Réservez-en une autre pour les produits cuits et les légumes propres. Après cuissons, il est également conseillé de ne pas se resservir ni des plats ni des ustensiles ayant été en contact avec les aliments crus.
Évitez également de conserver les aliments plus de deux heures à température ambiante avant réfrigération, au risque que cela augmente le risque de multiplication des micro-organismes. Toujours côté conservation, « pour les produits traiteurs, les plats cuisinés ou les pâtisseries à base de crème, une durée de conservation au réfrigérateur inférieure à 3 jours est fréquemment recommandée », pointe l’Anses. En cas de doute, demandez conseil à votre commerçant.
L’établissement public rappelle enfin que la consommation de viande ou de poisson crus et de produits laitiers au lait cru (à l’exception des fromages à pâte cuite pressée comme le gruyère ou le comté) est fortement déconseillée aux enfants, aux femmes enceintes et aux personnes immunodéprimées.
Piles boutons : prudence en présence d’enfants
On les retrouve dans les montres, les appareils photos ou encore les jouets. Plates et rondes, les piles boutons peuvent facilement être ingérées par les enfants. Chaque année, plus de 1 000 enfants en avalent. Leur ingestion peut être à l’origine d’accidents graves, voire mortels, alerte l’Anses. Aussi, il est recommandé d’être particulièrement vigilants, notamment en ce qui concerne les jeux. N’hésitez pas à vérifier que le compartiment des piles n’est accessible qu’à l’aide d’un outil. Son ouverture doit sinon nécessiter au moins deux mouvements indépendants simultanés (lire notre article Sécurité des jouets : comment bien choisir ses cadeaux de Noël ?)
En cas d’ingestion ou de doute, appelez immédiatement les urgences (le 15) et ou un centre antipoison.
Des plantes décoratives parfois toxiques
Dernier point de vigilance identifié par l’Anses : les plantes. Le houx, le gui ou encore le poinsettia, sont généralement utilisées en fin d’année pour décorer la maison. « L’ingestion de baies ou de feuilles par les enfants ou les animaux peut s’avérer toxique et provoquer des symptômes plus ou moins graves en fonction des quantités consommées », signale-t-elle. « Chaque année, les Centres antipoison reçoivent entre 60 et 80 appels pour des enfants de moins de 15 ans qui ont accidentellement mis à la bouche des baies de houx ». Et dans près de 2 cas sur 5, cela survient entre décembre et janvier.
En cas d’ingestion accidentelle, nettoyez la bouche de l’enfant avec un linge mouillé. Attention, ne le faites pas boire, et appelez au plus vite un Centre antipoison. S’il s’agit d’une intoxication animale, prévenez un centre antipoison vétérinaire. Dans les deux cas, pensez à bien conserver l’étiquette de la plante ou à la photographier pour faciliter son identification.
© C i E M / Constance Périn