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Cinq questions autour de la prévention du cancer

S’il est possible de maîtriser ou d’éviter certains facteurs de risque de cancer, d’autres n’ont pas d’effets prouvés ou font encore l’objet d’une surveillance de la part des scientifiques. Le point sur les interrogations les plus fréquentes.

On estime qu’un cancer sur quatre pourrait être prévenu en modifiant ou en évitant des facteurs de risque liés à nos comportements ou à notre environnement. Mais encore faut-il savoir comment agir.

Les sels d’aluminium dans les déodorants peuvent-ils provoquer un cancer du sein ?

La question reste débattue au sein de la communauté scientifique. Un rapport de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) indiquait en 2011 : « Les données épidémiologiques ne permettent pas d’établir un lien concluant entre l’exposition cutanée à l’aluminium et l’apparition d’un cancer. » L’agence précisait toutefois que ses conclusions pouvaient être amenées à évoluer. Elle recommandait également, « afin de limiter le risque », de restreindre la concentration d’aluminium à 0,6 %, et de ne pas utiliser ces produits après le rasage ou sur une peau lésée. En septembre 2021, une nouvelle étude, publiée dans la revue International Journal of Molecular Sciences, pointe le potentiel effet cancérigène des sels d’aluminium in vitro sur les cellules de hamster. Pour autant, il faudra attendre encore quelques années avant de savoir si ces résultats sont transposables à l’homme.

Les ondes des téléphones portables sont-elles cancérigènes ?

Les téléphones portables émettent et reçoivent des ondes électromagnétiques et des radiofréquences que le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a classées dans la catégorie des agents possiblement cancérigènes pour l’homme. Pour limiter le niveau d’exposition, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) recommande de téléphoner à l’aide d’un kit mains libres, d’acheter un appareil affichant un débit d’absorption spécifique (DAS) faible et de réduire au maximum son usage par les enfants.

Certains modes de cuisson augmentent-ils le risque de développer un cancer ?

Les fritures, les grillades ou le barbecue, qui exposent les aliments aux flammes ou à des températures élevées (plus de 200 °C), peuvent entraîner la formation d’acrylamide, une substance reconnue comme cancérigène avérée pour l’animal et possible pour l’homme. Mieux vaut donc ne pas surchauffer sa nourriture, limiter sa consommation de fritures et éviter de manger les zones brunies par la cuisson.

Quels sont les effets des lignes à haute tension sur le corps ?

Les lignes à haute tension transportent un courant électrique à extrêmement basse fréquence (50-60 Hz) dont les champs magnétiques sont considérés comme cancérigènes possibles pour l’homme par le Circ. Une association statistique entre l’exposition à ces champs magnétiques et la leucémie infantile a été observée, même si « les études qui ont été conduites pour déterminer un mécanisme biologique de cet effet n’ont pas été concluantes », indique l’Anses. L’agence préconise de ne pas installer ou aménager des établissements accueillant des enfants (écoles, crèches…) à proximité immédiate des lignes à très haute tension.

Quels sont les effets des pesticides sur l’alimentation ?

Pour l’heure, il n’existe pas de preuve définitive que la présence de résidus de pesticides dans l’alimentation provoquerait une augmentation du risque de cancer. Mais l’effet simultané de plusieurs pesticides est encore à l’étude. Par ailleurs, des seuils réglementaires, ou limites maximales de résidus (LMR), sont fixés pour protéger la santé des consommateurs. Par mesure de précaution et pour limiter leur ingestion, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) conseille de laver ou de peler les fruits et légumes avant de les consommer.

© C i E M / Benoît Saint-Sever