Vrai/faux sur les gestes qui sauvent
Une chute, une coupure, une brûlure, un malaise… nous pouvons tous être confrontés à une situation d’urgence dans notre quotidien. Mais savez-vous comment réagir ? Avez-vous les bons réflexes ou êtes-vous influencés par des idées reçues ? On fait le point, ensemble, sur les gestes à faire ou à ne pas faire.
Quand une personne convulse, il faut l’empêcher d’avaler sa langue.
Faux. C’est un mythe. La personne ne va pas l’avaler. Essayer de tenir la langue de la victime est à la fois inutile et dangereux : vous risquez surtout de vous faire mordre les doigts à cause des convulsions involontaires. Ne mettez donc rien dans sa bouche, mais appelez les secours et sécurisez la zone en éloignant les objets qui pourraient la blesser. Le seul risque pour une personne inconsciente, allongée sur le dos, serait que sa langue, qui est un muscle, se relâche et « tombe » au fond de la gorge empêchant l’air de passer. La solution est alors de placer la victime en position latérale de sécurité (PLS).
Sur une brûlure, il faut uniquement faire couler de l’eau.
Vrai. Oubliez le beurre, la pomme de terre, le dentifrice… Le seul remède efficace est l’eau. Faites couler un filet d’eau tempéré en amont de la brûlure jusqu’à la disparition de la douleur. Soyez patients, cela peut prendre environ vingt minutes. L’objectif est ici de limiter la progression de la brûlure en « éteignant le feu ». Pensez également à retirer les vêtements et les bijoux pour éviter qu’ils ne collent à la peau. Protégez ensuite la brûlure avec un pansement ou un tissu propre. Et si des cloques apparaissent, ne les percez pas. Enfin, si la brûlure est grave ou étendue (c’est-à-dire d’une surface supérieure à la moitié de la paume de la main), alertez immédiatement les secours.
Il faut toujours placer la victime en position latérale de sécurité (PLS).
Faux. Seules les personnes inconscientes mais qui respirent doivent être placées en PLS. Le but de cette position est de permettre à la victime de mieux respirer et d’éviter l’étouffement en cas de régurgitation. Si la personne a fait une chute ou se plaint de douleurs au niveau du cou ou d’un membre, il ne faut surtout pas la déplacer au risque d’aggraver ses blessures. Aidez-la simplement à maintenir sa position. De même si la personne a fait un malaise mais qu’elle est consciente, invitez-la à s’allonger par terre sur le dos et relevez-lui les jambes.
Face à un arrêt cardiaque, le bouche-à-bouche n’est pas obligatoire.
Vrai. Si vous êtes réticent à l’idée de pratiquer le bouche-à-bouche, retenez que l’important est d’agir vite. Appelez les secours, qui vont vous guider, et demandez à un témoin d’aller chercher le défibrillateur le plus proche. Débutez rapidement le massage cardiaque. Pour cela, agenouillez-vous à côté de la victime. Placez le talon de l’une de vos mains au milieu de sa poitrine, puis votre autre main par-dessus. Positionnez vos épaules bien à l’aplomb et, bras tendus, comprimez verticalement en enfonçant de 5 à 6 cm avant de relâcher. Reproduisez ce mouvement à un rythme soutenu : deux fois par seconde. Poursuivez jusqu’à ce que les secours arrivent ou que la victime reprenne une respiration normale.
En cas d’hémorragie, faire un garrot est toujours nécessaire.
Faux. Face à une personne qui saigne abondement, la priorité est de comprimer la plaie pour arrêter le saignement. Évitez, si vous le pouvez, tout contact avec le sang en demandant à la victime de comprimer elle-même sa blessure. Si ce n’est pas possible, protégez vos mains avec des gants jetables, un sac plastique ou un tissu propre avant d’exercer une pression importante sur la plaie. Encouragez la personne à s’allonger et alertez les secours tout en maintenant la compression.
Le garrot est réservé à certaines situations graves et nécessite, pour être bien posé, d’être formé.
© C i E M / Benoît Saint-Sever