Novembre Perle, le mois de sensibilisation au cancer du poumon
Connu pour être le Mois sans tabac et celui de la sensibilisation à la santé masculine avec la campagne Movember, le mois de novembre est également dédié à la prévention du cancer du poumon. Troisième cancer le plus fréquent en France et première cause de décès par cancer, il mérite donc que l’on parle de lui. Son but est notamment d’encourager le dépistage, principalement chez les fumeuses.
Le cancer du poumon, aussi appelé cancer bronchique ou cancer bronchopulmonaire, « est une maladie des cellules des bronches ou, plus rarement, des cellules qui tapissent les alvéoles pulmonaires », indique l’Assurance maladie. Il représente la première cause de décès par cancer en France. À l’occasion de Novembre Perle, mois de prévention et de sensibilisation au cancer du poumon, spécialistes et associations se mobilisent pour informer sur le dépistage.
Sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du poumon
Avec 52 777 nouveaux cas diagnostiqués en France en 2023, le cancer du poumon est le 3e cancer le plus fréquent. Avec 33 438 cas, il représente le 2e cancer le plus répandu chez l’homme. Un chiffre important mais stable. À l’inverse, chez les femmes, elle progresse de façon préoccupante (+4,3 points entre 2010 et 2023). Avec 19 339 cas en 2023, elle constitue le 3e cancer le plus répandu. Cette différence s’expliquerait principalement par l’augmentation de la consommation tabagique des femmes et la présence d’hormones féminines les rendant plus vulnérables face au tabac.
Un diagnostic précoce pour une meilleure prise en charge
Du fait de symptômes peu spécifiques (lire plus loin), les cancers du poumon à un stade avancé représentent 75 % des diagnostics. Et pourtant, un diagnostic précoce augmente les chances de guérison. Pour favoriser le dépistage du cancer du poumon, l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) mène actuellement une étude pilote intitulée Cascade autorisée par la Haute autorité de santé (HAS) et cofinancée par le ministère de la Santé et des Solidarités et l’Institut national du cancer (Inca). Dans le cadre de cette étude lancée en 2022 et s’étalant sur deux ans, l’AP-HP invite 2 400 femmes, fumeuses ou ex-fumeuses, entre 50 et 74 ans et sans symptôme, à bénéficier d’un scanner thoracique réalisé avec une faible dose de rayons. L’objectif étant d’obtenir les données méthodologiques et organisationnelles manquantes pour la mise en place d’un dépistage organisé.
Une action qui participerait à atteindre les 14 millions de cancers dépistés à l’horizon 2025 inscrits dans la Stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030, contre 9 millions aujourd’hui.
Des symptômes pas faciles à identifier
Même si les symptômes du cancer du poumon ne sont pas significatifs, certains doivent alerter. Il peut s’agir d’une toux, d’un essoufflement ou de difficultés respiratoires persistants de façon anormale. Des douleurs au niveau du thorax ou des épaules, une hémoptysie (crachat sanglant) ou la modification de la voix sont également à prendre en compte.
Mais les effets du cancer ne sont pas que respiratoires : on appelle cela les syndromes paranéoplasiques, et désignent des symptômes qui surviennent à distance de la tumeur. Une fatigue anormale et prolongée, des difficultés à avaler, une perte récente d’appétit, une perte de poids involontaire, ou toute anomalie durable et qui ne régresse pas spontanément doivent également amener à consulter un médecin. Ce dernier prescrira au patient une radiographie pulmonaire et un bilan sanguin avant de programmer un scanner du thorax avec injection de produit de contraste. L’analyse de fragments de tumeur par biopsie confirmera le diagnostic. De ces résultats découlera ensuite le choix du traitement (chirurgie, radiothérapie ou traitements médicamenteux…).
Le tabac, principale cause de la maladie
Responsable de huit cancers du poumon sur dix, le tabac est le premier facteur de risque. En ce mois de novembre, qui est celui du Mois sans tabac, les fumeurs sont donc invités à arrêter la cigarette pendant 30 jours, un geste qui multiplie par cinq le nombre de chances d’arrêter définitivement.
Outre le tabac, les causes peuvent aussi être environnementales. En effet, 15 à 20 % des personnes touchées par un cancer du poumon n’ont jamais fumé. Le tabagisme passif, la pollution de l’air extérieur, l’exposition à l’amiante sont autant de facteurs qui favorisent la survenue du cancer du poumon.
Les avancées de la recherche
Grâce aux avancées thérapeutiques (lire notre dossier « Cancérologie : les dernières avancées de la recherche »), la survie a fortement progressé dans le cancer du poumon. L’entreprise nantaise de biotechnologie OSE Immunotherapeutics participe notamment à ce progrès. Elle mène actuellement des recherches sur un vaccin thérapeutique qui pourrait permettre de diminuer de 41 % le risque de décès chez les patients atteints d’un cancer du poumon (retrouver notre article « Cancer du poumon : un vaccin thérapeutique aux résultats prometteurs »). Des résultats encourageants qui demandent encore d’être confirmés.
© C i E M / Constance Périn